Suite à des problèmes techniques, voici avec retard la réponse de Mael'chen Laviec : Bonjour, la recul du breton au cours de l'Histoire est lié à de multiples facteurs, je suis d'accord. J'ai présenté ici quelques exemples qui peuvent bien sûr être précisés, complétés. Je vous conseille vivement de lire notamment les recherches de Ronan Le Coadic, Fañch Broudig et Hervé Le Bihan sur ce sujet. Mais je crois que la volonté politique est celle qui doit retenir notre attention aujourd'hui. J'apporte une correction à mon interview : la France refuse de « valider la signature » de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires (signée en 1999). La ratification a été refusée en 2015 pour motif que la Charte porte atteinte, selon le Conseil constitutionnel, « aux principes d'indivisibilité de la République, d'égalité devant la loi et d'unicité du peuple français ». Encore cette croyance très franco-française que les citoyens doivent être monolingues pour pouvoir vivre ensemble. Or la majorité de la population mondiale est plurilingue ! C'est une logique de biodiversité à mes yeux (et selon les nombreux linguistes ayant publié une Déclaration pour un monde multilingue*) Le breton est reconnu par l'UNESCO comme une langue « sérieusement en danger ». Elle a failli disparaître mais elle a encore toutes ses chances de résister, comme tant d'autres langues. Pourtant aujourd'hui encore, par ce refus de ratification de la Charte, la France affiche clairement des motifs politiques contre le breton. C'est là le nœud. Cela me fait penser à la Loi 2005 pour l'égalité des droits et des chances qui doit permettre aux parents de choisir la langue des signes pour leur enfant Sourd mais qui en réalité n'apporte pas les moyens nécessaires aux filières bilingues pour se développer. Si l'on nous prive d'eau pour arroser nos langues, comment peuvent-elles pousser ? Maelc'hen Laviec