Présenté par Vincent Thomas (en partenariat avec Vice & Versa)

Depuis 2020, en France, le vélo électrique prend de l’essor : il représente près d’un vélo sur quatre vendu. En 2021, 660 000 vélos électriques se sont vendus en France contre 515 000 en 2020, soit une hausse de 28 % par rapport à l’année précédente. Certaines régions encouragent cette croissance via un bonus écologique pouvant prendre en charge de 50 à 100 % du prix d'achat du vélo.  Cependant, le vélo électrique est-il vraiment écologique ?

Ses vertus sont nombreuses. Il s’adresse à une large partie de la population, aussi bien aux personnes non sportives, désireuses de parcourir des trajets courts sans trop de fatigue, qu’aux sportifs, soucieux d’effectuer des performances de vitesse et de distance sur de plus longs trajets. Le vélo électrique est devenu une alternative à l’utilisation de la voiture considérée trop polluante. En effet, rouler dessus entraîne une réduction drastique des rejets de dioxyde de carbone et des particules fines dans l’atmosphère et nos poumons s’en portent mieux. A tel point qu’une diminution des brouillards de pollution (smog) peut être observée au-dessus des villes ayant massivement investi dans le vélo (Amsterdam, Copenhague...). Sans parler de la réduction des nuisances sonores dans les rues et des conséquences positives sur notre forme physique et mentale.

Mais qu’en est-il de la batterie des vélos électriques ? C’est son véritable impact environnemental car la batterie contient des éléments plus ou moins rares tels que le cuivre, l'aluminium, le cobalt, le manganèse et le lithium. Or l’extraction de ces matières a un lourd impact environnemental et sociétal. Rien que l'extraction du cuivre, par exemple, représente 65 % de la consommation d'eau totale du Chili ! En République Démocratique du Congo, où sont situées 50 % des réserves de cobalt, il n’est pas rare de voir des enfants travailler dans les mines, dans des conditions déplorables. Il faut également prendre en compte la consommation d’électricité dans une maison pour recharger la batterie. D’où vient cette électricité ? Des sources plus ou moins polluantes comme le charbon, le pétrole ou le nucléaire. Et enfin, citons la difficulté de recycler les batteries en fin de vie à cause de la présence et de la dangerosité du lithium.

Faut-il alors faire une croix sur le vélo électrique ? Pas si vite ! Avec 9 g de CO2/km,il émet environ dix fois moins que le bus (101 g de CO2/km), et 30 fois moins que la voiture (271 g de CO2/km) pour le même trajet. Il est vrai que le vélo mécanique fait encore mieux avec une émission de 6 g de CO2/km mais il faut prendre en compte que des longs trajets en vélo peuvent vite nous décourager et nous pousser à reprendre la voiture, ce qui serait pire…

Le vélo électrique reste une alternative intéressante à la voiture. Surtout, il illustre à merveille que tous nos choix ont un impact sur l’environnement et la société et qu’ils sont liés entre eux : recycler mieux et davantage les batteries, améliorer les conditions de travail à l’étranger, garder et réparer son vélo le plus longtemps, etc.