PI PRÉSIDENTIELLE – C’est leur programme : Éric Zemmour
Présenté par Aliza M’sika (Langue Turquoise)
Média’Pi s’est associé à Brief.Me pour vous proposer le format « C’est leur programme », et ainsi vous présenter le programme de chaque candidat à l’élection présidentielle. |
Nous terminons notre exploration des programmes des 12 candidats à l’élection présidentielle avec les principales propositions d’Éric Zemmour. Âgé de 63 ans, Éric Zemmour est éditorialiste et a écrit plusieurs essais. Diplômé de Sciences Po Paris, il travaillait encore récemment au journal Le Figaro et sur la chaîne CNews. Il se présente pour la première fois à l’élection présidentielle comme candidat du parti Reconquête, créé l’an dernier.

Immigration. Éric Zemmour souhaite réformer la politique migratoire, car il estime que « l’immigration massive » menace l’identité française. Afin de réduire l’immigration, Éric Zemmour propose entre autres de supprimer le droit au regroupement familial. Le regroupement familial est le droit d’un étranger majeur résidant depuis au moins 18 mois en France et disposant de ressources suffisantes d’être rejoint par son conjoint et par ses enfants mineurs. Ce droit est consacré par la Convention européenne des droits de l’homme et par le Conseil d’État, la plus haute juridiction administrative en France. En 2021, l’immigration familiale représentait en France métropolitaine le premier motif de délivrance des premiers titres de séjour, soit 32,5 % des 271 700 titres délivrés, selon le ministère de l’Intérieur [voir notre infographie]. Près de la moitié de ces titres concernaient des membres de la famille de Français.
Identité. Éric Zemmour prône l’assimilation des étrangers en France « et non la simple intégration ». Dans le cadre de sa politique d’assimilation, Éric Zemmour veut proposer un référendum pour « rétablir la loi sur les prénoms pour les futures naissances en faisant en sorte que le premier prénom soit issu des calendriers français, régionaux ou des personnages connus de l’histoire antique et biblique ». Il se réfère à une loi de 1803 qui reconnaissait les seuls prénoms « en usage dans les différents calendriers et ceux des personnages connus de l’histoire ancienne ». Cette loi a été assouplie en 1966, puis abrogée en 1993. Le Code civil consacre depuis le libre choix des prénoms de l’enfant par les parents. Toutefois, le prénom ne doit pas être « contraire à l’intérêt de l’enfant », comme un prénom ridicule ou grossier. Un juge aux affaires familiales peut demander en pareil cas la suppression du prénom à l’état civil.
Instruction. « Le retour à une instruction publique exigeante et performante est indispensable pour redresser le niveau scolaire qui conditionne notre prospérité économique de demain », plaide Éric Zemmour dans son programme, déplorant « l’effondrement du niveau académique ». Il propose de recentrer l’enseignement à l’école primaire sur les savoirs fondamentaux, c’est-à-dire lire, écrire et compter, et de contrôler l’acquisition de ces savoirs à la fin du primaire en instaurant un « certificat de fin d’études », qui serait nécessaire pour entrer en classe de sixième. 10,5 % des élèves entrés en sixième ont une maîtrise insuffisante ou fragile des connaissances et des compétences en français et près de 28 % ont une maîtrise insuffisante ou fragile en mathématiques, selon les évaluations menées en début d’année scolaire 2021 par le ministère de l’Éducation nationale.
Sécurité. En matière de sécurité, Éric Zemmour veut introduire dans le droit la « défense excusable » pour tous les citoyens qui se défendent face à une agression. Avec ce principe, le juge « appréciera si cette défense est excusable par la peur, par la violence de l’agresseur, etc. », a-t-il expliqué sur France Inter début février. Il souhaite ainsi mettre fin au principe actuel de proportionnalité de la légitime défense : selon le Code pénal, une personne n’est pas pénalement responsable si elle se défend devant une atteinte injustifiée avec des moyens proportionnels à la gravité de l’attaque. Par exemple, dans le droit actuel, une agression à main nue ne saurait justifier a priori une défense avec une arme à feu.