Traduit par Ariane Cousin (en partenariat avec Vice&Versa)

Depuis son lancement en novembre 2022 par l’entreprise OpenAI, l’application ChatGPT fait beaucoup parler d’elle. En janvier 2023, 100 millions de personnes avaient déjà ouvert un compte gratuit sur cette plateforme. Quand certaines personnes s’enthousiasment des capacités de cette intelligence artificielle qui répond à toutes nos questions, d’autres soulignent ses erreurs et s’interrogent sur ses effets négatifs.

Production très rapide et fidèle… mais truffée d’erreurs

Ce qui impressionne de prime abord quand on utilise ChatGPT, c’est sa rapidité à produire des textes apparemment fidèles à n’importe quelle demande. Qu’on lui demande d’écrire un poème à la façon de Charles Baudelaire ou de faire le résumé d’une théorie mathématique, il répond en quelques secondes. On peut ensuite entrer en conversation avec lui pour demander des précisions. De quoi faire miroiter un gain énorme de temps de travail aux personnes qui doivent écrire des articles, des résumés, des discours, des cours…

Ceci étant, de nombreux utilisateurs ont souligné les erreurs de l’application. Le journal les Échos a ainsi publié une tribune écrite par des spécialistes des technologies et intitulée « Attention, l’application ChatGPT est une menteuse pathologique ». Le plus grand risque mis en avant par les auteurs est la prolifération des fake news (fausses informations) alors même que c’est déjà un problème majeur dans notre société ultra-connectée. L’application peut ainsi permettre à des médias en ligne de fabriquer à la chaîne des milliers d’articles faux. Cela permet également à des personnes malintentionnées de produire des fausses citations de personnes connues (ou pas) par exemple, à des fins de cyberharcèlement. 

Aussi, si l’application peut être une aide précieuse pour gagner du temps, il faut pour cela être en capacité de vérifier chacune de ses affirmations et informations. Cela signifie qu’il faut développer l'éducation aux médias et le sens critique des enfants, ainsi que celui des adultes. Les scientifiques en appellent par ailleurs au développement d’une « intelligence artificielle éthique et de confiance ». 

Sujet d’inquiétude dans les établissements scolaires et pour la création humaine ?

Autre sujet qui fait couler beaucoup d’encre, la tricherie scolaire. Récemment, des professeurs d’université ou de lycée ont découvert que leurs élèves faisaient rédiger leurs devoirs à la maison par ChatGPT. Ils s’en sont rendus compte car le style et la structure se ressemblaient beaucoup. Les grandes capacités de ce nouvel outil posent donc la question de l’adaptation de l’enseignement à ces nouveautés, en passant par exemple par des examens oraux ou écrits plutôt que des devoirs faits à la maison.

Par ailleurs, le ChatGPT inquiète parce qu’il pourrait devenir un sérieux concurrent à la création humaine et à certains métiers intellectuels - littérature, journalisme, conseil, enseignement, etc. Il peut cependant être aussi vu comme un nouvel outil sur lequel s’appuyer dans son travail et son quotidien, simplement plus performant qu’un moteur de recherche sur internet par exemple. Bien sûr, il doit être grandement amélioré, devenir plus précis et correct notamment, cela ne manquera pas d’arriver au fil du temps et ChatGPT deviendra un outil aussi banal que Google ou Wikipédia. D’autant que d’autres applications continuent de naître, comme Dall-E, qui permet de créer des fausses photos qui semblent vraies.

L’humain a toujours composé avec la technologie, réussi à la tourner selon ses intérêts et continué à créer - sans doute survivra-t-il aussi à l’intelligence artificielle ?