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Pi sourd
01 juillet 2025
Highline en plein ciel : marcher dans le vide, entre art et adrénaline
Entre performance artistique et sport extrême, le highline est une discipline qui peut être à la fois fascinante et effrayante. Équilibriste des airs et funambule moderne, un highliner défie le vertige sur une sangle de 2,5 centimètres tendue entre deux points ancrés. Née dans les années 1980 aux États-Unis, la highline s’inspire du slackline, une pratique d’équilibre sur sangle tendue au ras du sol, en la transposant à haute altitude. Ce sont des grimpeurs californiens qui, les premiers, ont tenté de tendre leur ligne entre deux parois du parc national de Yosemite. Depuis, le sport s’est structuré, dont une expansion en France dans les années 2000 : des highliners proviennent souvent des milieux de l’escalade ou du cirque. Aujourd’hui, les highliners évoluent sur des lignes longues de plusieurs centaines de mètres, en nylon ou en polyester, entre deux points ancrés (falaises, buildings, pylônes…) parfois au-dessus du vide absolu. Harnachés pour la sécurité (le pratiquant est assuré par un harnais relié à un leash de sécurité, doublé par une corde de secours), ces athlètes avancent, dansent ou s’arrêtent en posture de yoga sur leur sangle, défiant le vent et les lois de la gravité. La highline ne se contente pas de repousser les limites du sport : c’est un dialogue entre gestion de stress (peur), vertige (concentration), et maîtrise du corps dans l’instabilité permanente du vide (équilibre) : une quête de dépassement de soi. Par ailleurs, il existe des compétitions de vitesse et des festivals de cette discipline. Des records du monde sont également impressionnantes dans cette discipline : 2710 mètres pour la plus longue ligne traversée situé en Auvergne, dont seulement huit highliners y ont réussi, ou encore 4832 mètres pour la plus haute altitude entre deux montgolfières en Suisse le 15 novembre 2024, réalisé par Julien Roux, une des plus grandes figures françaises.