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Pi sourd
02 septembre 2025
UTMB 2025 : deux traileurs sourds franchissent la ligne d’arrivée
L’UTMB, ou Ultra-Trail du Mont-Blanc, n’est pas qu’une course. C’est un test extrême de résistance physique et mentale qui attire chaque année les meilleurs coureurs de la planète, y compris des sportifs sourds ! Dans un décor alpin à couper le souffle, affronter 174 km et 10 000 m de dénivelé demande une préparation rigoureuse et une détermination sans faille. Du 25 au 31 août, Chamonix et ses environs ont accueilli des participants venus de 90 pays, sur plusieurs catégories de courses. Dans la catégorie reine, l’UTMB de 174km, s’est vu compter 829 abandons et 1664 finishers. Le premier finisher de cette course, le Britannique Tom Evans, a terminé sur un chrono de 19 heures et 18 minutes.Les sourds Jody Guilbert (40 ans, Poitiers) et Mickaël Gilbert (40 ans, Laval) ont franchi la ligne d’arrivée, marquant l’histoire de l’UTMB. Jody a terminé en 36 h 11 min, signant le meilleur temps jamais réalisé par un finisher sourd (il y a eu cinq traileurs sourds dans les éditions précédentes), tandis que Mickaël a bouclé la course en 42 h 05 min. À noter également la présence de plusieurs autres sourds qui ont participé sur d’autres catégories de cet évènement.Créée en 2003, l’UTMB du Mont Blanc figure parmi les quatre courses les plus prestigieuses de l’ultra-trail mondial, aux côtés de la Western States (Californie, États-Unis), de la Hardrock 100 (Colorado, États-Unis) et de la Diagonale des Fous (La Réunion). Son parcours exigeant traverse la France, l’Italie et la Suisse, mêlant cols escarpés, sentiers techniques et panoramas spectaculaires. Pour réussir, chaque coureur doit gérer fatigue, alimentation, météo et stratégies de récupération.Pour en savoir plus, Médiapi a recueilli les impressions des deux finishers sourds. Pour Jody, qui entre dans l’ultra-trail en 2023, l’UTMB devient son nouveau record personnel. Mickaël, coureur expérimenté depuis 2013 (voir notre actualité sur son défi de courir les 2132 km du GR 34 en Bretagne) et déjà adepte des ultra-trails depuis 2017, a surmonté les passages les plus difficiles en se concentrant sur les souvenirs de ses proches qui ont quitté la vie. Tous deux ont dû composer avec le froid, la pluie et la neige, mais ont trouvé force et motivation dans les paysages, l’accompagnement logistique et par une ambiance massive et chaleureuse des spectateurs, faisant penser au Tour de France. La logistique de l’UTMB a été globalement bien vécue, malgré le manque d’interprète LSF pour les discours officiels.Leur succès illustre que la performance ne se limite pas au physique : le mental fait la différence. Jody et Mickaël envisagent déjà de nouveaux défis, dont la Diagonale des Fous à la Réunion qui est un objectif commun pour 2026.