Vive la fin de l’hiver avec ses maladies à gogo : grippes, rhumes, gastros… Mes parents m’ont toujours dit « couvre toi ou tu vas attraper froid ! ». Et je faisais la sourde oreille « mais non, c’est dans la tête ! » en prenant exemple sur les Inuits et leur environnement polaire. Alors quoi, le froid est-il vraiment responsable de nos maladies ? P’têt ben qu’oui, p’têt ben qu’non, répondait le prudent Normand jusqu’à maintenant.
Les Inuits, peuple toujours malade ? Bien sûr que non ! Venez découvrir pourquoi... - Domaine public.
L’hypothèse la plus courante est la proximité des gens en hiver. À cause du froid, les gens veulent rester au chaud plus longtemps. Les pauses-déjeuner à l’extérieur sont moins courantes, nous prenons plus le métro que le vélo, etc. Les virus se propagent alors plus facilement d’une personne à l’autre via les éternuements et les toux. Sauf qu’en y réfléchissant de plus près, nous prenons le métro toute l’année, les enfants sont en classe dix mois sur douze. Pas sûr que cette hypothèse à elle seule puisse expliquer le lien entre hiver et maladies.
Une autre explication avancée serait liée à la production du mucus. Cette matière visqueuse, étalée dans notre gorge et notre nez, nous protège des virus en les piégeant. Puis, ils sont évacués vers l’estomac ou bien vers le mouchoir, d’où la jolie couleur des morves. Or, cette couche de mucus est sensible aux brusques changements de température et se défait. Des virus qui se trouvaient bloqués dans le mucus ont pu passer sur nos muqueuses et se reproduire à tout va. Pas étonnant alors que nous tombons plus facilement malades lors des changements de saison avec leurs températures qui jouent au yoyo.
Changement de saison, écarts de températures... et c'est l'assurance d'un nez qui coule !
En parallèle, les muqueuses nasales disposent d’un mécanisme pour réchauffer l’air à l’entrée du nez. Ce transfert de chaleur humidifie l’air, ce qui explique pourquoi le nez coule. Or, plus le froid est intense et sec, plus les muqueuses se dessèchent et elles peuvent saigner. Les virus en profitent pour pénétrer dans l’organisme. Cette situation se retrouve justement dans les pièces sèches car mal aérées ou chauffées trop fort.
Aussi, en cas de froid, le corps se mobilise pour conserver sa température interne. Les vaisseaux sanguins rétrécissent pour limiter la perte de chaleur mais les globules blancs parviennent alors moins bien aux sites d’infections.
Le corps humain possède un véritable système de régulation interne... Il s'adapte au froid mais les globules blancs eux, sont affaiblis.
Ajoutez à cela une baisse de la luminosité (moins de soleil et journées plus courtes) qui entraîne une baisse d’apport en vitamine D et vous avez des défenses immunitaires affaiblis. Et enfin, le froid « booste » les virus en renforçant leur enveloppe protectrice. Celle-ci est détruite par la chaleur. C’est pourquoi nous faisons de la fièvre. Un degré à deux degrés de plus et la virulence des virus s’effondre : notre système immunitaire reprend le dessus.
Durant l'hiver, les virus peuvent s'installer tranquillement dans notre organisme grâce aux températures plus fraîches qui les rendent plus forts.
Je résume : se couvrir pour aider le corps à garder sa température, éviter l'assèchement de l’air dans les pièces, sortir pour profiter du soleil au maximum tout en limitant la proximité avec les autres gens et… se laver les mains régulièrement. Bref, écouter ses parents quoi !
Un article de la rubrique « Tu le savais, toi ? »