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Paren(t)hèse : la parentalité positive… qu’est-ce que c’est ?
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14 juin 2019
Par Blandine COTTANCEAU
 
 

« Parentalité bienveillante », « éducation positive »… L’inverse alors, c’est la parentalité malveillante et l'éducation négative ? Mais aucun parent ne veut ça ! Alors qu’est-ce que ça veut dire, vraiment ? Sur quelles bases construit-on la parentalité bienveillante ?


Crier, punir, menacer, récompenser… dressage ou éducation ?


Qu’est-ce qu’on renvoie à l’enfant comme message quand on lui répond en criant ?


« METS TA VESTE ! NE TAPES PAS TA SOEUR ! ». Des cris, des ordres, des menaces…. Qu’est censé faire l’enfant face à une personne plus grande qui lui crie dessus ? Réfléchir ? Non, il doit obéir, il doit faire ce qu’on lui dit. Que faites-vous si votre enfant vous répond : « Sinon quoi ?… ».


Crier, menacer : une posture discutable... et pas toujours efficace !

La parentalité bienveillante veut justement sortir du rapport de force entre enfants et parents et faire oublier l’idée que la parole des parents est supérieure à celle des enfants. Quand je crie, quand je menace, je veux que tu aies peur ! « Si tu travailles bien à l’école, tu auras un bonbon ! ». Quel est le rapport entre l’école et le plaisir d’un bonbon ? Un enfant ne peut-il pas aller à l’école car il aime apprendre et s’épanouir avec des amis ? L’enfant n’est pas un animal à dresser mais bien un futur adulte à qui l’on va donner les moyens de comprendre le monde et d’y prendre sa place.


Une posture de tous les instants : le gros travail des parents !


Il ne faut pas confondre éducation positive et laxisme. L’éducation positive, ce n’est pas dire oui à tout ! « Ah tu ne veux pas aller te coucher ? D’accord, c’est toi qui décide. » Pas du tout ! Ce n’est pas l’enfant qui décide. Le cadre de vie et les règles peuvent être les mêmes que celles de vos propres parents. Ce qui change, c’est le regard et la façon d’agir. Pourquoi et comment l’enfant peut-il accepter et respecter ces règles ? Pourquoi ces règles existent-elles, en premier lieu ? Tout simplement parce qu’elles assurent la santé et la sécurité de tous et toutes :


« Pourquoi tu ne peux pas frapper ta soeur ? Parce qu’il est interdit de taper sur quelqu’un, ou qui que ce soit... ce qui signifie donc que personne n’a le droit de te taper : tu es toi-même protégé par cette règle !  


- Pourquoi faut-il se laver les dents ? Parce que des dents, ça ne repousse pas lorsque c’est abimé. Si tu n’as plus de dents, tu ne peux plus manger et nous, parents, avons l’obligation légale d’assurer ta sécurité.


- Pourquoi est-ce que je dois te tenir la main dans la rue ? Parce que les voitures ne te voient pas et que tu ne sais pas te diriger seul dans une rue, avec des voitures et des feux tricolores. »


Si les règles restent les mêmes qu’auparavant, la parentalité d’aujourd’hui peut s’appuyer sur les découvertes en psychologie de l’enfant pour apporter des réponses plus pertinentes.


Être un  modèle


« Tu viens de taper ton frère, tu vas prendre une fessée ! ». Je vous invite à relire cette phrase… Qu’en pensez-vous ? L’enfant doit intégrer la règle qu’on ne tape pas et pour ce faire, son parent va s’autoriser à le taper lui-même.


Ce qui fait valeur dans l’éducation positive, c’est que les règles ont un sens, une cohérence et sont valables pour tous.tes.


La parentalité bienveillante, c’est vivre ses règles parce qu’elles donnent un cadre sécurisant. On peut être fermes et clairs, certaines règles seront non négociables… mais cela implique que l’adulte lui-même s’y plie !


« Allez, tout le monde au lit à 20 heures ! » Évidemment que non ! Les règles s’adaptent à l’âge, aux compétences, aux besoins de chacun et elles s’expliquent.


Vous ne serez probablement pas des exemples tout le temps, tous les jours : perdre son sang froid et tirer l’oreille, les cheveux d’un enfant pour le faire marcher… Si vous manquez à vos propres règles, — ce qui arrivera forcément — que faire ? Prenez vos responsabilités : soyez aussi un exemple dans la reconnaissance de vos bêtises !


Reconnaître ses erreurs, s'excuser... une belle façon de montrer l'exemple. © shapecharge via IStock.

Un adulte  peut s’excuser auprès de son enfant et expliquer qu’il a perdu ses moyens lorsque l’enfant ne respecte pas ses besoins non plus : l’adulte amène l’enfant au parc ou faire du vélo quand il en a besoin. Il est nécessaire également qu’une réciprocité s’installe et que l’enfant écoute les besoins de ses parents.


Vous pouvez montrer à votre enfant comment assumer et réparer une bêtise : même dans l’erreur, il est toujours possible de montrer l’exemple.


Soigner son bien-être


Évidemment rester calme face à un enfant qui hurle, avoir la bonne réaction, la bonne idée qui va l’aider au bon moment, ce n’est pas simple. D’ailleurs, ce n’est pas quand on est tranquille à la maison qu’il y a des tensions : c’est quand on est en retard dans la rue, coincé dans un magasin, que l’enfant se met en colère et se roule par terre, à la vue des passants qui ne savent pas s’ils doivent intervenir ou pas.


Pas toujours facile de garder son calme face aux cris, aux colères, dans les instants de stress, la précipitation... ou en public ! © Mindaugas Danys via Flickr / CC BY 2.0

Alors pour gérer la situation au mieux et être disponible pour accompagner votre enfant dans sa découverte des règles et de la frustration, il faut être en forme !  Si vous n’êtes pas sereins, en paix avec vous-même, vous ne pouvez pas soutenir votre enfant dans ses moments de colère. Si les parents sont tranquilles et reposés, la maison pourra plus facilement être remplie de joie, de sourires et de blagues !


Un parent détendu après une soirée entre amis, l’autre heureux d’avoir pu faire du sport ou  un couple qui partage des moments sans ses enfants est peut-être plus épanoui et solidaire.


Alors prenez soin de vous, vos enfants en ont besoin !


Prendre du temps pour soi, préserver son épanouissement personnel : la clef pour des relations familiales sereines. © Ana Francisconi via Unsplash

Éducation positive : des efforts pour l’avenir


Nos parents et nos grands-parents ont souvent fait comme ils avaient vu… aujourd’hui, cette réflexion amène à faire penser l’enfant, à respecter ses émotions et lui apprendre à vivre en société de façon durable. Alors ce n’est pas simple, voire parfois exigeant mais on peut imaginer que créer un vrai dialogue constructif et respectueux avec votre petit enfant sera une base solide pour votre relation avec l’adolescent et l’adulte qu’il deviendra.

Une vidéo de la rubrique « Accès libre »
Un article de :

Média Pi

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