Présenté par Angelo Frémeaux

Dans la nuit du dimanche 2 au lundi 3 avril, trois fusillades ont fait trois morts et plusieurs blessés à Marseille. Ces fusillades sont un nouvel épisode d’une guerre de territoire entre trafiquants de drogue.

Lundi, la procureure de la République de Marseille Dominique Laurens a tenu une conférence de presse, indiquant que quatre personnes étaient en garde à vue dans cette affaire. Elle a estimé aussi que la rivalité entre bandes s’intensifiait : le bilan de ce début d’année 2023 est déjà très lourd, 14 morts, 43 blessés dans le département, en trois mois. Il y avait eu 32 morts et 33 blessés sur toute l’année 2022.

Cette « guerre » évolue aussi, selon elle : les personnes impliquées, ciblées, blessées ou tuées sont de plus en plus jeunes, parfois âgées de 15 ou 16 ans seulement. Les victimes ne sont généralement pas les personnes à la tête des réseaux, mais plutôt les « petites mains », chargées de faire le guet par exemple. Ce ne sont parfois que des personnes qui se trouvaient au mauvais endroit, au mauvais moment, touchées par une balle perdue.

Pour renforcer la sécurité dans les quartiers, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé le déploiement dès lundi soir dernier de la CRS 8, une compagnie spécialisée dans les violences urbaines. Les habitants demandent cependant que l’État axe sa politique davantage sur le social, le logement, l’accès aux services publics, et non uniquement sur la sécurité, mettant en avant la disparition des services publics, la pauvreté, le chômage et le manque de solutions proposées aux jeunes.