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Monde
14 novembre 2025
#3 Vaccination, entre efficacité prouvée et débats persistants
D’après l’Unicef, la vaccination permet de sauver chaque année des millions de vies, notamment en évitant la rougeole et en réduisant fortement les cas de polio. Bien que la liste des bienfaits de la vaccination soit longue, il subsiste encore des échanges virulents entre les pro et les anti-vaccins.Derrière les hésitations à se faire vacciner, il y a souvent des inquiétudes : peur des effets secondaires, sentiment de ne pas être entendu, ou perte de confiance dans les institutions. En France, cette méfiance s’enracine aussi dans plusieurs scandales sanitaires passés, comme les affaires du sang contaminé ou du Mediator. Dans ce troisième volet, nous allons reprendre quelques-uns des arguments fréquemment avancés et désormais réfutés par la recherche scientifique.Les vaccins ont effectivement des effets secondaires, comme n’importe quel médicament. Le plus souvent, il s’agit de rougeurs locales, de douleurs musculaires ou de la fièvre, ils sont généralement bénins et de courte durée. Des très rares cas d’allergie sont possibles tels que des chocs anaphylactiques, c’est-à-dire une réaction excessive du système immunitaire face à une substance étrangère comme une piqûre d'insecte ou un médicament. C’est le cas pour le vaccin ROR (rougeole-oreillons-rubéole) où 3,5 à 10 cas de chocs anaphylactiques ont été recensés sur un million de doses injectées. Malgré les effets secondaires, rares et occasionnels, les bénéfices globaux de la vaccination sont largement reconnus par la communauté scientifique.Depuis le 1er janvier 2018, les vaccins pour onze maladies sont obligatoires en France et administrés en dix injections entre 2 et 18 mois. Certaines personnes croient que c’est trop pour le système immunitaire du bébé qui va s’effondrer. Or, il est prouvé que le système immunitaire des nourrissons peut affronter jusqu’à 10 000 vaccins à la fois. Si l'on vaccine les enfants le plus tôt possible dans leur vie, c'est parce que c'est à ce moment-là qu'ils sont le plus vulnérable face à des maladies potentiellement mortelles ou invalidantes. De plus, recevoir une injection contenant plusieurs vaccins  en une visite permet de réduire le traumatisme de la piqûre pour le bébé.L’aluminium présent dans la composition de certains vaccins est souvent perçu comme dangereux. Son rôle est de stimuler la production des anticorps et donc la réponse immunitaire. Une dose de vaccin contient entre 0,125 et 0,85 mg d’aluminium alors que la dose maximale non toxique qu’une personne peut recevoir est estimée à 1 mg par kilo par semaine. Il n’y a donc aucun risque que les vaccins du calendrier officiel entraînent une exposition toxique à l'aluminium.Une idée tenace prétend que les vaccins favoriseraient l'autisme. Cette rumeur provient d’une étude parue en 1998 dans la revue The Lancet, qui avait mis en évidence l'implication du vaccin contre la rougeole dans l’autisme. Toutefois, cette étude a été largement discréditée après qu'il a été démontré que ses résultats étaient biaisés et falsifiés. Par conséquent, l'article a été retiré et la revue a présenté des excuses publiques. La rumeur continue néanmoins à circuler, malgré les nombreuses études internationales qui n’ont trouvé aucune preuve d’un lien entre la vaccination et l'autisme.Avec la disparition ou la rareté des maladies grâce aux campagnes de vaccination, leur danger semble lointain ou inexistant. Or, il est nécessaire de continuer la vaccination car la bactérie ou le virus responsable est toujours en circulation et attend son heure venue. C’est le cas de la rougeole, quasiment éradiquée en France grâce au vaccin ROR. Cette maladie est très contagieuse, elle peut entraîner des complications graves et il n’existe pas de traitement spécifique pour la guérir. L’épidémie record de rougeole de 2018 montre bien que la population perd de vue l’importance des rappels et des vaccins pour continuer à endiguer la contamination des maladies.En plus de la circulation de ces informations erronées sur Internet, il y a une forte méfiance envers les autorités publiques, particulièrement en France. Celles-ci sont perçues comme opaques, ayant des intentions cachées et dissimulant des informations importantes sur la sécurité des vaccins. Il est donc crucial de souligner que la conception des vaccins est basée sur des décennies de recherche et d’études scientifiques rigoureuses. Une fois validés, les vaccins continuent à être surveillés via des agences de santé, comme l’OMS (organisation mondiale de la santé), qui publient régulièrement des rapports détaillés et accessibles au public.Pour résumer, l’immunisation par la vaccination reste le moyen le plus sûr de se protéger contre la maladie, malgré la présence d’un risque infectieux considéré comme faible.Cet article conclut la série sur la vaccination, vous pouvez retrouver les deux premiers volets, consacrés aux origines de la vaccination, ainsi qu’à son fonctionnement et son utilité.